« S’engueuler*» : ça a du bon !
Lors de mes différents rendez-vous, vous me posez souvent la question : « est-il normal de s’engueuler ?», la réponse est oui, … en identifiant bien de cadre dans lequel cela se passe…
Quelques définitions
Le conflit: Choc, heurt se produisant lorsque des éléments, des forces antagonistes entrent en contact et cherchent à s’évincer réciproquement.
Du latin conflictus (« heurt, choc, lutte, attaque »), dérivé de confligere (« heurter, opposer ») composé du préfixe con- (« ensemble ») et de fligere (« heurter, frapper »). Comme le mot combat, c’est, étymologiquement, « le fait de lutter ensemble ».
La confrontation: Action de confronter (des choses, des faits, des idées, etc.) pour mettre en évidence les rapports de ressemblance ou de différence sur lesquels fonder son opinion.
À l’origine, le mot confrontation appartient à la langue du droit : il est tiré du latin juridique médiéval confrontation, qui a désigné la partie limitrophe de deux propriétés (là où elles sont front à front avec la notion de frontière), puis, au figuré, le rapprochement de deux choses que l’on veut comparer.
Par conséquent le fait de s’engueuler, se disputer peut être quelque chose de normal pour faire respecter ses limites, à condition que cela reste sur une mise à plat des idées, pour les comparer, en retirer les « plus » et les « moins » afin de trancher et avancer en connaissance de cause. A partir de là je parlerai de confrontations indispensables pour progresser.
Par contre, il est improductif de s’enfermer dans un conflit, qui très souvent porte sur des différences d’opinions, de valeurs ou même sur la personne elle-même…
Pour quoi chercher la confrontation ?
Les confrontations sont essentielles lors de la recherche d’un accord, d’un compromis, ou d’un consensus, ou pour l’évolution des idées personnelles, et collectives ; elles sont l’essence même des relations humaines et contribuent à l’équilibre, à l’évolution de chacun et de tous.
Lorsqu’il y a absence de confrontation, ou que cette confrontation est mal conduite cela pourra déboucher sur un conflit qui sera bien plus compliquer à résoudre.
La confrontation demande néanmoins à être conduite avec « professionnalisme ».
Comment éviter d’arriver au conflit lors d’une confrontation ?
Distinguer l’affrontement de la confrontation : « y aller de front » ou confronter des positions, Se souvenir que la « vérité » est une QUESTION DE POINT DE VUE.
Beaucoup d’ingrédients pouvant servir de détonateur passent par la communication (verbale et non verbale). Voici 9 points à prendre en considération :
- Ne parler que du problème actuel, en restant au plus près des faits, sans s’en prendre à l’identité ou à la manière de faire de son interlocuteur,
- Éviter les sous-entendus : parler explicitement,
- Reconnaître ses torts : savoir s’excuser (mettre l’égo de côté),
- Éviter les reproches et surtout de “généraliser” (toujours, jamais…),
- Pas de leçon ou de procès d’intention, ne pas prêter d’intention à l’autre,
- Accepter que les autres ou la vie ne soient pas conformes à nos désirs,
- Essayer de comprendre l’autre : faire preuve d’empathie (se mettre “à la place de l’autre” dans une situation),
- Poser calmement les choses,
- Accorder votre gestuelle, votre « tête », votre intonation, avec vos mots : il n’y a rien de tel pour énerver l’autre que la dissonance entre le corps et ce qui est dit ! Une simple question de “cohérence ou congruence”.
Le DESC pour poser le problème avec bienveillance et qui engage la responsabilité de l’autre
Le DESC est un outil de communication en 4 étapes destiné à dénouer ENSEMBLE ce qui pose problème. En voici la signification :
D: décrire la situation problématique
- Cette étape est optimisée si vous exprimez la situation de votre point de vue en utilisant le message « JE », ce qui est souhaitable pour chacune des 4 étapes.
- Description des faits : éviter les généralisations (les « toujours », les « jamais »), les approximations (« l’autre jour », « souvent », « on m’a dit »…). Il s’agit d’être précis, factuel : les faits doivent être Imparables.
E: exprimer vos sentiments, vos préoccupations, nommer votre vraie émotion, à la 1ère personne, sans aller chercher une émotion fabriquée du genre « je suis surpris » pour dire je suis en colère.
- En se servant de vos 5 sens
- J’ai vu
- J’ai entendu
- Je ressens
- Je sens
- J’ai un goût : amer, par exemple.
S: solution ou spécifier une alternative raisonnable, concrète et contrôlable à la situation qui pose problème :
- Donc je pense qu’il serait raisonnable de…
C: conséquences positives à la proposition précédente qui va intéresser l’autre à l’alternative:
- Comme je voudrais que ce soit gagnant pour nous deux, je te propose de préparer et réfléchir à la meilleure solution pour toi et pour moi en tenant compte de cette proposition.
Pour savoir si vos conflits sont sains, voici quelques questions à se poser :
- Est-ce que je peux exposer mon point de vue, et être écouté ?
- Ma vision des choses est-elle vraiment prise en considération ?
- Est-ce que j’ai peur qu’il ou elle me fasse du mal pendant la dispute ?
- À la fin de la dispute, est-ce qu’on choisit toujours son point de vue ?
- Est-ce que j’ai toujours tort ?
- Est-ce qu’il/elle dit toujours que c’est moi qui ai déclenché la dispute ?
- Est-ce que je me retiens de donner mon avis pour éviter des disputes ?
Ce questionnement vise à prendre du recul sur la manière dont les choses se passent et notamment d’observer si la relation est équilibrée.
Pour conclure
Nous confondons trop souvent confrontation et conflit. Une majorité de personnes n’aime pas les conflits et par conséquent a tendance à fuir aussi les confrontations qui, pourtant, sont une source de clarification et de progression permettant les indispensables ajustements entre les personnes.
A la décharge de beaucoup, nous n’avons pas forcement appris à gérer ces moments et ne sommes pas sensibilisés aux bienfaits de la confrontation saine.
*Je vous prie d’excuser ce langage trivial mais tellement parlant !
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Ben dis donc Ca devient du costaud tes Newsletters. J’ai pensé à Isabelle. Je ne sais pas pourquoi