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Comment faire de nos différences une force ?

Au quotidien dans mon activité je rencontre beaucoup d’exploitations agricoles ou de petites entreprises où l’aventure entrepreneuriale est une affaire de famille. Travailler ensemble entre parents et enfants, c’est une richesse… mais aussi un sacré défi ! Entre visions différentes, rythmes parfois décalés et enjeux affectifs, les relations intergénérationnelles demandent du doigté, de l’écoute… et un brin de cadrage et règles claires.

Alors, comment transformer les tensions potentielles en complémentarités ? Comment bien vivre (et faire durer) l’entreprise familiale ? Suivez le guide !

1. Parents/enfants : une relation particulière… au travail aussi

En travaillant en famille, il est essentiel de savoir distinguer celle-ci de l’entreprise. Travailler avec son fils, sa fille, son père ou sa mère, ce n’est en effet  pas tout à fait comme avec n’importe quel collègue, ou associé. L’histoire familiale, les attentes des uns envers les autres, les non-dits… tout cela se glisse dans les discussions, les décisions, les silences. Il est donc utile de savoir « changer de casquette » et de laisser les soucis d’entreprise à l’entreprise, notamment durant les repas de famille et vice versa…

 

👉 Le premier réflexe à avoir : oser nommer les choses. Parler franchement, mais avec respect, de ce qui fonctionne et de ce qui coince. Rester centré sur les faits. Et surtout, se rappeler qu’au travail, chacun est là pour l’entreprise, avec un rôle à jouer au service de celle-ci.

 

💬 Témoignage : « Avec mon fils, on a mis du temps à se comprendre. Il voulait tout changer tout de suite quand il est arrivé, moi j’étais plus prudent. On a appris à poser nos idées à plat, chacun à son tour. Depuis, on avance beaucoup mieux. »

2. Poser un cadre clair : se mettre d’accord sur les règles du jeu

Le flou, c’est le pire ennemi de la sérénité en entreprise familiale. Pour éviter les malentendus ou les frustrations, il est important de définir clairement les rôles de chacun, même (et surtout) quand on est en famille.

 

  • Clarifier les rôles et les responsabilités : qui fait quoi ? qui décide de quoi ? comment sont prise les décisions ? comment se répartissent les responsabilités, les dossiers… ? qui est le plus compétent sur tel sujet ? qui aime faire quoi ?
  • Clarifier nos règles de fonctionnement : nos horaires, les vacances, les pointes de travaux, l’entraide entre nous…
  • Ouvrir un espace d’échange régulier pour permettre à chacun d’exprimer ce qu’il attend, ce qu’il redoute, ce qui le motive.
  • Définir comment entretenir notre communication : pour prendre des décisions, se tenir informer des résultats, etc.

🛠️ Mettez tout cela par écrit. Pas besoin d’un contrat bétonné : un tableau partagé, un petit document clair suffisent. Ce cadre évite les confusions… et donc les tensions.

 

🧭 La clé, c’est de se faire confiance et de déléguer réellement, pas seulement “en théorie”.

3. Travailler la vision partagée

Dans une entreprise familiale, chacun a son style, ses compétences, son regard. Dans une même famille, tous les enfants n’ont tout à fait reçu la même éducation, chacun n’a pas suivi le même cursus, les personnalités sont différentes… Au lieu de vouloir se ressembler, cherchons plutôt à nous compléter.

 

Permettez donc à chacun de travailler sa vision individuelle, pour ensuite regrouper les regards et écrire votre vision collective pour les années qui viennent et ainsi décliner votre projet.

 

👁 Les projets et les objectifs communs sont beaucoup plus fédérateurs pour aller de l’avant.

4. La valeur « travail » : des points de vue différents !

Qui n’a jamais entendu dire : « les jeunes de maintenant… » ou encore : « les anciens ne comprennent pas… ». Alors est-ce que les jeunes ne veulent plus travailler ? je ne le constate pas, par contre ils ont une autre vision du travail, et après tout qui a raison ?

Pour réfléchir sur ce sujet, je vous propose une petite histoire :

Une grand-mère de 70 ans dit à sa petite fille de 22 ans : « tu sais à ton âge ça faisait 5 ans que je travaillais… »

Après un petit temps de réflexion, la jeune fille répondit : « je sais Mamie, mais moi à ton âge je travaillerais surement encore ! ».

5. Faire preuve d’objectivité

Expérience, continuité, changement, adaptation et innovation peuvent normalement faire bon ménage, du moins en théorie. En pratique, les évolutions proposées par « la relève » sont souvent accueillies avec un scepticisme à peine voilé par les dirigeants en place.

 

Lorsqu’ils sont confrontés à leur propre bilan, les patriarches peuvent se sentir attaqués personnellement et avoir le réflexe d’adopter une position défensive. Toute proposition de changement sera alors considérée comme un reproche tandis que les avancées réalisées sous leur direction seront mises en avant !

 

Bien que naturelle, cette réaction empêche le père de porter un regard juste sur le bilan de l’entreprise et nourrit sa réticence à déléguer l’autorité. Faire preuve d’objectivité est un défi de taille dans une relation d’affaires père-fils qu’il importe de relever, dans l’intérêt de l’entreprise.

 

🌞 Faites-vous aider pour améliorer votre lâcher prise. De plus il s’agit d’un bon exercice pour assurer la transmission de l’entreprise

6. Le choc des générations ? Et si c’était une chance…

Les plus jeunes arrivent souvent avec de nouvelles idées : technologiques ou numériques, nouvelles pratiques agricoles, organisation plus souple… Les aînés, apportent de leur côté l’expérience, la mémoire de l’entreprise, la connaissance du terrain.

 

💡 L’astuce ? S’autoriser à apprendre les uns des autres. Le jeune peut former le plus âgé sur un outil numérique. Le parent peut transmettre son réseau ou son bon sens économique. Cela valorise tout le monde !

 

🎯 Conseil pratique : Organisez une ou deux fois par an une journée “bilan et projets”. Chacun expose ce qu’il voit, ce qu’il propose, sans jugement. On en ressort souvent surpris… et motivé.

7. Et quand ça coince… demander un regard extérieur

Même avec la meilleure volonté du monde, certaines tensions peuvent s’installer. C’est normal. L’essentiel, c’est de ne pas laisser pourrir les choses.

 

🙋‍♂️ Ne pas hésiter à faire appel à un conseiller, un médiateur, un animateur d’équipe, ou même un pair extérieur à la famille. Un regard neutre peut débloquer beaucoup de situations.

En résumé : la famille, c’est une réelle force quand on apprend à jouer collectif

Entreprendre en famille, ce n’est pas toujours simple. Mais avec un peu de méthode, de communication et de respect mutuel, les différences peuvent devenir des atouts.

 

Alors, mettez vos forces en commun, acceptez de confronter vos divergences, et souvenez-vous : vous êtes dans la même équipe !

Et vous, qu’est-ce qui fonctionne bien dans votre entreprise familiale ? Vous pouvez également me faire vos retours sur Linkedin. Qu’est-ce que vous aimeriez faire évoluer ?

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J’accompagne des personnes, des organisations, des entreprises, des agriculteurs sur le domaine des ressources humaines, la conduite de projet. Cet accompagnement est facilitateur, accélérateur, il permet la prise de recul et à chacun d’avancer en prenant les décisions les plus appropriées pour lui.

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Daniel Harlet

Coach, formateur, accompagnateur et conseiller d’entreprise.