Une arme face aux crises : La gestion !
Gérer : c’est anticiper !
Des indicateurs : pour apprécier au plus juste où on va
Qu’il s’agisse des produits ou des charges, la priorité est de disposer d’indicateurs concrets et faciles à mettre à jour régulièrement pour suivre son entreprise (au mois, à la semaine…). Généralement, vous disposez d’indicateurs annuels, pour lesquels nous constatons depuis des années des écarts très importants entre élevages, concernant notamment le prix du lait, les coûts alimentaires…
La plupart du temps, quand les éleveurs analysent leurs résultats annuels (gestion, marge) avec leurs conseillers, l’exercice est déjà terminé au mieux depuis 3 à 4 mois ; par conséquent les dés sont déjà jetés pour la campagne suivante. Il est très difficile dans ces conditions de tenir la barre. Il est donc nécessaire d’être pro actif sur ce sujet !
Un système calé : j’en entends souvent parler
Il s’agit de s’assurer de la cohérence entre plusieurs éléments :
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- Les installations : nombre de places pour les vaches, les génisses, la traite, les stockages des fourrages et des effluents
- Les surfaces fourragères, types de fourrages : c’est le socle de l’alimentation
- Le travail : la main-d’œuvre, les pointes de travaux
- La règlementation, les possibilités de production
- Le troupeau : son stade de production, la reproduction, le nombre de vêlages, la période de vêlages, …
Le calage d’un système peut parfois demander plusieurs années (exemple : les maïs plantés au mois d’avril vont alimenter l’hiver, le printemps et l’été de l’année suivante. Et si je décide de mettre plus de maïs je vais donc mettre moins d’autre chose je vais donc avoir d’autres effets en cascade).
Caler son système c’est réaliser le bon équilibre entre la gestion des surfaces d’un côté et le fonctionnement du troupeau de l’autre !
À ce niveau il faut viser l’anti gaspi. Voici un exemple concret : je dispose d’un bâtiment de 60 places, je prévois un cheptel de 60 vaches productives ; elles doivent vêler dans l’année et sur la période souhaitée (en relation avec les fourrages présents majoritairement sur l’exploitation). Il faut impérativement faire la chasse aux animaux présents longtemps en fin de lactation, car utiliser une place pour une vache à moins de 20 litres qui va manger presqu’autant qu’une vache en pleine lactation coûte cher…
Concernant le système, que l’on ait fait le choix du bio ou non, d’un système à base de maïs ou à base d’herbe, le but est toujours de transformer son stock fourrager (sur pied ou en silo) en un maximum de litres de lait.
Des objectifs atteignables et ambitieux
À partir des indicateurs que vous avez choisis, et en fonction de la cohérence de votre système, vous pouvez vous fixer des objectifs cohérents en prenant en compte les 7 éléments suivants :
1 : Le revenu objectif
- Mes remboursements annuel s’élève à x euros
- J’ai besoin de prélever chaque année y euros
- Je prévois d’autofinancer cette année z euros pour…
= donc je dois réaliser x+y+z = d’Excédent Brut d’Exploitation
2 : Les produits possibles
- Sur la base d’une prévision de production je vendrai x litres de lait à y euros
- J’aurai x réformes, y veaux. Attention aux variations d’inventaire qui créent du produit mais qui ne génèrent pas de liquidité de trésorerie
- Les cultures de ventes….
- Les subventions, primes….
- Les autres produits éventuels
3 : Les charges de structure
Ce type de charges peut être travaillé dans la durée : par exemple le choix d’achat de matériel ou de travail en Cuma ?…. par contre, elles ne changent que très peu d’une année sur l’autre. Il s’agit d’un poste possible à faire évoluer, mais à moyen terme.
Il est nécessaire de prendre en compte l’évolution de certaines charges (ex le prix de l’énergie est à majorer dans le prévisionnel)
- Mes charges de structures s’élève à x euros
4 : L’évaluation des charges variables permises
- Mes produits s’élèvent à x euros
- Mon besoin d’EBE est de y euros
- Mes charges de structure se montent à z euros
= mon budget possible pour produire mes cultures et mon lait
5 : La répartition du budget « charges proportionnelles »
Il s’agit de répartir les charges variables sur :
- les différentes cultures et sur les différents postes :
- engrais
- semences
- phytos
- autres…
- l’élevage et ses différents postes :
- concentrés
- achats de fourrages éventuels
- sanitaire
- reproduction
- fourniture et services divers
6 : Confrontation aux possibles
À partir de là il faudra vérifier la pertinence et la faisabilité de produire la quantité (de lait, de reformes, de céréales) souhaitée avec le niveau de charges évalué, et le cas échéant reprendre depuis le point 1 pour situer les marges de manœuvre possibles.
7 : Mensualiser les objectifs
Plus les objectifs seront « serrés », plus il est indispensable de les suivre de près. Mensualiser la production et les charges poste par poste permet chaque mois de vérifier si on est dans la cible ou pas, et de recadrer le cas échéant ou d’anticiper les problèmes à venir.
Mieux vaut prévenir que guérir, si la prévision n’est pas une science exacte, elle permet d’anticiper et donc de gérer, dans le cas contraire on subit et ça peut faire mal. Cela nécessite d’y consacrer un peu de temps et de procéder avec méthode
Le calage du système permet, quant à lui, de bien valoriser les fourrages produits sur l’exploitation (voire de viser une forme d’autonomie) en évitant de nourrir des « animaux de compagnie ».
Vous voulez faire le point, vous avez des doutes, vous êtes confronté à quelques déconvenues, vous ne savez plus où vous en êtes sur le sujet… un œil extérieur peut vous aider, contactez moi !